---Public Collège -----
                                                          Le journal qu'on lit jusqu'en Norvège !
 
Collège Eugène Delacroix - Roissy en Brie (77)
Terminus Odéon, Coran P., coll. Zanzibar, Milan, 1992

Alexis a disparu. Tout a commencé un samedi de juin, en fin d’après-midi. Je jouais du Scarlatti. Le téléphone a sonné.
- Je suis la mère d’Alexis. Mon fils n’est pas rentré. Mais peut-être avez-vous prolonger la leçon de violon ?
Un silence. Mon étonnement.
La voix qui répète :
- Allô ? Allô, professeur ? Vous m’entendez ?
Ma voix qui répond :
Alexis n’est pas venu, madame.
- Pas venu ?
 
Wiggins et le perroquet muet, Nicodème B., coll. « Souris noire poche », Syros, 1996

Ca fait plusieurs années que Sherlock Holmes fait appel à mes services régulièrement. C’est plutôt drôle d’ailleurs, de dire régulièrement, parce que moi et ma bande, on s’appelle Les Irréguliers de Baker Street… Et c’est moi qui dirige toutes les opérations.
On n’est pas toujours bien vu là où on passe : toujours à fouiner pour découvrir ce qu’il ne faut pas, plus rapides que des lévriers des courses de riches et puis, il faut bien dire, pas toujours très propres. J’ai lu Une Etude en rouge, dans laquelle le docteur a raconté les exploits de son ami : il a bien été obligé de parler de nous, parce qu’il est honnête, pour un docteur, mais il nous a habillés pour l’hiver, si j’ose dire : les plus sales et plus déguenillés que j’eusse jamais vus (quand même, il écrit bien le docteur Watson)…
 
Ombres noires pour Noël rouge, Cohen-Scali, coll. « Cascade policier », Rageot-Editeur, 1994

Sandra attendait à la sortie du métro. Elle arpentait le trottoir de long en large, essayant de lutter contre le froid. Malgré les gants, elle ne sentait plus le bout de ses doigts. Elle frotta vivement ses mains l’une contre l’autre, se tapota les bras, sautilla sur ses pieds… Frank n’arrivait toujours pas. Avait-il bien eu son message ? La veille au soir, elle avait glissé sous sa porte un papier : « Rendez-vous le 23 décembre à 21h, station Rambuteau. Surprise de Noël. Je t’… Sandra. » Elle haussa les épaules : pourquoi s’inquiétait-elle ? Depuis trois mois qu’elle le connaissait, Frank n’avait jamais été à l’heure à un seul rendez-vous. Elle fit quelques pas et s’arrêta devant une vitrine de jouets. Une famille de poupées était exposée, installée dans un salon miniature. Elles portaient toutes des tenues de fête : smokings, longues robes, fourreau, bijoux… Elle demeura un long moment admirative, une moue d’envie sur les lèvres et se prit à rêver : parfois elle regrettait le temps où elle jouait à la poupée, l’insouciance de l’âge où elle posait…
 
 
Le Mystère de la vallée Boscombe, Doyle A. C., coll. « Les classiques du polar », Hatier, 1994.

Un matin, alors que nous prenions notre petit déjeuner, ma femme et moi, la bonne apporta un télégramme. Il était de Sherlock Holmes et disait ceci :
« Avez-vous deux jours à perdre ? Viens de recevoir télégramme de l’ouest de l’Angleterre en rapport avec la tragédie de la vallée Boscombe. Serais heureux de vous avoir avec moi. Bon air, beau site. Partirai de Paddington par le train de 11h15. »
- Qu’en dites-vous mon ami ? demanda ma femme en me regardant. L’accompagnerez-vous ?
- Je ne sais que décider. J’ai une assez longue liste de rendez-vous…
- Bah ! Anstruther vous remplacera. Vous aviez l’air un peu fatigué ces derniers temps. Ce changement vous fera du bien et puis les affaires de Sherlock Holmes vous passionnent toujours.

Pépé Grognon, Craipeau J.-L, coll. « Souris noire », Syros, 1996.

Crevette me prend la tête
Dès l’intrusion du bonhomme dans l’autobus, j’ai su que les ennuis allaient commencer. Je l’ai tout de suite su ; il brandissait un couteau sous mon nez. Il m’a demandé :
- T’as déjà  vu une frisée aux lardons ? J’avais déjà. Mais il ne m’a pas laissé le loisir de répondre. Ma réponse ne l’intéressait pas. Il a ajouté :
- Eh bien, si tu me dénonces ou s’ils me retrouvent, je te découpe en lardons !
Je me suis demandé qui étaient ces « ils » dont il parlait ce vieux croûton en costume de velours côtelé, qui déboulait dans mon autobus-refuge, traînant avec lui un lot supplémentaire d’embêtements. Ce vieil autobus en compote m’avait […]
 
Le Ticket de métro, Georges Simenon, coll. « Les Classiques du polar », Hatier, 1943

1.
Où par un matin de brouillard, l’Agence O reçoit un client, mais où elle ne le garde pas très longtemps.
C’était exactement le genre de matinée à se calfeutrer dans les bureaux et à se livrer paresseusement à des besognes de tout repos. Chacun, tour à tour, était arrivé avec le nez rouge, le bout des doigts engourdis, et chacun avait répété avec la même conviction :
- Quel brouillard !
Les poêles ronflaient, chargés jusqu’à la gueule. A cause du brouillard, bien qu’il fût neuf heures, les lampes étaient allumées. Barbet, comme chaque matin, venait de partir pour la poste. Mademoiselle Berthe avait pris sa place dans l’antichambre et, pour tout dire, elle mettait de l’ordre dans son sac à main dont elle faisait périodiquement le nettoyage par le vide. Dans le grand bureau, Torrence, qui avait allumé une pipe, se tenait debout, le dos au feu, dans une pose familière à son ancien patron Maigret.
 
Cœur de pierre, P. Dorin, coll. « Mini souris noire », Syros jeunesse, 1997

C’est la pierre qui vous parle.
Au procès, j’aurais eu tant de choses à dire. Mais voilà, nous, les armes du crime, nous n’avons pas droit à la parole. Nous sommes condamnées à moisir au fond des armoires métalliques de la PJ, dans des sacs plastique qui nous étouffent. Depuis la formation des continents, je vivais à l’écart, sur une île déserte, plein océan. Je n’ai pas eu la chance, comme les autres pierres de mon espèce, d’assister à la naissance des civilisations, de participer aux grandes époques de la pierre polie et de la pierre taillée. Pourtant, j’aurais tant aimée être celle qui donna la vie au feu, être l’outil de l’homme préhistorique.  Hélas, l’histoire m’avait réservé un autre destin, celui de supporter éternellement les dards du soleil et des scorpions. Jusqu’à ce jour gris et anormalement calme. Un  yacht noir tranche l’horizon […]
 
La Bombe humaine, Thierry Jonquet, coll.
« Souris noire », Syros jeunesse, 1994


Dans les rues du village, à la rentrée des vacances de Pâques, tous les copains frimaient en se montrant leur deuxième ou troisième étoile de ski et leur bronzage ; même Brouillet, le binoclard, le lèche-cul, qui s’était cassé le bras à Courchevel en tombant du tire-fesses dès le premier jour ! Il est nul, Brouillet. Sa mère, elle est chef du personnel chez Savelac. Moi, mon père était directeur commercial chez Savelac aussi, mais il y a eu un plan et maintenant il travaille plus, papa. Il s’occupait de vendre des machines qu’ils fabriquent, chez Savelac. Il faut dire qu’à Lantigny tout le monde ou presque travaille chez Savelac. Il y a des tas de chefs, et puis surtout les « collaborateurs ». Les collaborateurs, c’est ceux qui fabriquent les appareils que Savelac vend. C’est les ouvriers, quoi.
 
Cadavres au petit matin, Quint M., coll. « Souris noire », Syros jeunesse, 1996

Les chats s’étiraient, les nuages gris s’allongeaient à l’horizon, les parents de Roger ronflaient, bouche ouverte, recroquevillés dos à dos en chien de fusil. Ils furent réveillés par la pluie drue sur les ardoises du toit, et les minous venus piétiner leurs joues. Tous deux, ils étaient instituteurs : grasse matinée le mercredi. Or, Roger n’avait pas fait l’effort de se lever à temps pour garnir les gamelles des chats de croquettes craquantes ! Papa dut se résigner à enfiler ses chaussons, passer sa robe de chambre bordeaux sur son pyjama bleu-des-mers-du-sud. Il était pourtant entendu que Roger s’occuperait seul de son cadeau d’anniversaire. Il avait préféré deux chatons à une encyclopédie. Parfait. Mais maintenant, il lui restait à tenir sa promesse ! A dix ans, on est un grand garçon ! Papa tituba, traîna les pieds, perdit un chausson et se cogna contre le bois du lit de Roger qu’il se mit à secouer d’abord doucement puis plus violemment, puis furieusement.
Son cri dressa Maman, droite dans le lit, le drap imprimé de palmiers roses remonté jusqu’au menton. – Roger a disparu ! Au diable les chats, tant pis pour la pluie, finie la grasse matinée. Papa et Maman regardèrent sous les couvertures de Roger, au salon, dans la salle de jeux, dans la cuisine, au garage, […]
 
 
 
 



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